Chapitre 2: L’action

25.Une action est un geste posé dans le but de satisfaire un désir.

26.Si on pose une action, c’est que l’on pense que cette action est un moyen de satisfaire notre désir, donc agir implique posséder ce que j’appelle une idée des moyens.

27.Cependant, chaque désir est causé ultimement par un désir fondamental (un désir qui n’est pas un moyen de satisfaire autre chose mais une fin en soi).

28.Maintenant, l’émotion est un candidat possible de la cause de l’action car elle contient un élément pouvant jouer le rôle de désir fondamental (à savoir les besoins innés).

29.De plus, l’émotion semble être le seul candidat possible de la cause de l’action car la raison ne peut pas fournir d’élément pouvant jouer le rôle de désir fondamental (la raison ne peut pas découvrir ce qui est désirable pour un être humain).

30.En particulier, puisque les actions morales sont aussi des tentatives de combler nos propres besoins innés, alors elles sont motivées par les émotions.

31.Donc, puisque les seuls désirs fondamentaux de nos actions sont les besoins innés, le bonheur n’est rien de plus que la satisfaction des besoins innés.

32.Par ailleurs, l’émotion est un candidat possible de la cause de l’action car elle peut jouer le rôle d’idée des moyens.

33.De plus, l’émotion semble être le seul candidat possible de la cause de l’action car la raison ne peut pas fournir d’idée des moyens (la raison ne peut pas découvrir les conséquences d’une action dans un monde donné).

34.Donc, puisque l’émotion est le seul candidat pouvant causer une action, les émotions déterminent toutes nos actions.

35.Si on croit que la raison peut causer des actions, c’est simplement à cause de l’influence de la tradition.

36.Bref, quand on agit, c’est parce qu’on ressent une ou plusieurs émotions qui nous suggèrent des moyens de satisfaire des besoins innés.

37.Puisqu’il y a toujours plusieurs actions possibles, agir implique nécessairement que nous fassions un choix parmi les actions possibles.

38.Cependant, le choix que nous faisons est toujours et seulement déterminé par l’émotion la plus intense.

39.En particulier, avoir de bonnes raisons de croire qu’une action n’est pas souhaitable n’est pas suffisant pour influencer l’action.

40.Or, l’intensité des émotions est déterminée par des événements que nous subissons (à savoir la hiérarchie innée des besoins et la somme des expériences passées).

41.En conclusion, le libre-arbitre n’existe pas (on fait toujours ce que notre existence nous a déterminés à préférer).

42.Le sentiment de liberté est une illusion qui provient de l’ignorance de la provenance de nos désirs.

43.Toutefois, la réalité est si complexe qu’il n’y a pas lieu d’avoir peur de perdre le sentiment d’être aux commandes de son existence.

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