À ma connaissance, ce texte est un des seuls textes qui défend réellement une position politique. Ce que j’entends par là est que, contrairement à la grande majorité des ouvrages politiques, ce texte remonte aux racines les plus profondes de nos différends politiques. Quelles sont ces racines? Les différentes conceptions de la condition humaine : l’être humain est-il libre?; le bonheur humain a-t-il des racines communes à chacun?; etc. Ce n’est qu’avec des idées claires sur ces questions que l’on peut vraiment défendre une position politique quelconque.
Ainsi, le but ultime de ce texte est de démontrer que toute répartition inégalitaire des richesses est injuste. Cependant, selon moi, le débat concernant cette question n’est qu’une conséquence d’un débat plus fondamental concernant la liberté. Conséquemment, j’essaie d’abord de démontrer que les actions des êtres humains sont entièrement déterminées par des facteurs hors de leur contrôle. Mais puisque je crois que ce débat sur la liberté est lui-même la conséquence d’un débat concernant le rôle de la raison et des émotions, j’analyse en premier lieu le fonctionnement des états affectifs afin de donner une idée claire de l’inutilité de la raison pour l’action. Au bout du compte, c’est ma conception des émotions qui fonde ma croyance selon laquelle la répartition inégale des richesses est injuste. C’est ce que j’entends par aller aux fondements de la politique.
Avant de commencer, je voudrais aussi émettre une mise en garde. Ce texte ne contient presque aucune référence et il ne cite presque personne. Cela ne veut évidemment pas dire que c’est un texte élaboré en vase clos. C’est le fruit de la totalité de mes expériences et de mes lectures. Le choix de ne rien citer résulte d’un souci d’être le plus concis et le plus simple possible, et non pas d’une volonté de m’approprier d’idées qui ne sont évidemment pas nouvelles. Comment juger de la validité des idées qui sont présentées ici? Mon espoir est que, en remontant à des expériences aussi quotidiennes que les expériences émotionnelles, chaque thèse puisse être confirmée ou infirmée par la seule expérience du lecteur. Si les hypothèses que j’avance sont cohérentes avec vos expériences de la vie elles sont probablement adéquates, et inadéquates dans le cas contraire.
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