Revenons au désir. Pour chaque désir on peut se demander pourquoi on désire cela. Par exemple, on me demande souvent pourquoi je voulais étudier en philo. La réponse est un désir plus fondamental accompagné d’une idée des moyens: je voulais étudier en philo parce que je voulais trouver des réponses à mes questions et je croyais qu’étudier en philo allait m’en donner. Maintenant, on peut me demander pourquoi je voulais des réponses à mes questions. La réponse est un désir encore plus fondamental accompagné d’une autre idée des moyens: je voulais trouver des réponses à mes questions parce que je voulais fuir mes angoisses et je croyais que trouver des réponses à mes questions allait me permettre de fuir mes angoisses. Finalement, on peut me demander pourquoi je voulais fuir mes angoisses. La réponse est un désir proprement fondamental accompagné d’une idée des moyens: je voulais fuir mes angoisses parce que je voulais éviter de souffrir et je croyais que fuir mes angoisses me permettrait d’y arriver. Le désir d’éviter de souffrir est un désir proprement fondamental parce que je ne peux pas me demander pourquoi je désire cela. Je désire cela et c’est tout: c’est le but ultime de l’action. Je désire tout le reste comme un moyen d’arriver à ce but ultime. Bref, si on analyse chaque désir, on peut analyser les causes de ce désir jusqu’à ce qu’on arrive à un désir fondamental.