Il convient cependant de souligner que les parents (surtout mais pas uniquement) ont encore un rôle déterminant ici. En effet, il ne suffit pas d’avoir un système d’éducation pour avoir une société éduquée. Encore faut-il que les enfants veulent bénéficier de l’enseignement qui leur est offert. Cependant, mon expérience à l’école est que, trop souvent, les jeunes se foutent de ce qu’ils apprennent à l’école. Cela n’a pas, pour eux de valeur intrinsèque. Pire encore, ceux pour qui le savoir a une valeur ont tendance à être stigmatisés et rejetés. Or, d’où vient cette propension à penser qu’être cultivé n’est pas une bonne chose? Il y a beaucoup de raisons. Parmi celles-ci, je peux penser à notre passé de colons. On dirait qu’il y a des croyances qui se transmettent à l’effet qu’étudier est comme une perte de temps (ce qui fait du sens dans un contexte de colons mais moins aujourd’hui). Une raison plus importante est le lien de l’éducation avec le travail. La quasi-totalité des gens que je connais croient, ou du moins agissent de façon à laisser croire, que l’école ne sert qu’à avoir un diplôme afin d’avoir du travail. L’école, par elle-même, n’a donc aucune valeur. Seul en sortir (avec un diplôme) a de la valeur. Dans ces conditions, il est évident que le contenu de l’école (c’est-à-dire le savoir, les connaissances) n’a pas de valeur en soi. En fait, un élève qui réussirait à avoir un diplôme sans être allé à l’école serait un héros! Bref, puisque l’éducation est souvent dévalorisée, elle ne produit pas les effets escomptés. Ce n’est que lorsque les enfants auront le goût d’apprendre qu’ils bénéficieront réellement de leur passage à l’école.

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