Pour pouvoir participer au processus démocratique d’une façon significative, il faut d’abord et avant tout avoir des capacités intellectuelles suffisantes pour comprendre son environnement. Effectivement, le monde contemporain est extrêmement complexe. Ainsi, la plupart des débats politiques nous demandent de bien comprendre les conséquences de positions complexes. Par exemple, faut-il hausser ou non les droits de scolarité universitaires? Quelles sont les conséquences de chaque option (emploi, éducation, endettement, justice, etc.)? Il faut posséder une capacité d’analyse très développée pour nous permettre de prendre les meilleures décisions possibles. De plus, beaucoup de débats nous demandent de bien comprendre les contextes qui les ont amenés. Par exemple: faut-il se positionner dans le conflit israélo-palestinien? Que faut-il comprendre pour y arriver (histoire, géographie, politique, conséquences d’une prise de position, etc.)? Ici, il faut beaucoup de connaissances pour pouvoir effectuer une synthèse qui rend justice à la richesse du problème. Bref, autant par la capacité d’analyse que par les connaissances, il faut posséder de bonnes capacités intellectuelles pour pouvoir participer adéquatement à la démocratie.
Or, c’est clairement par l’éducation que nous pouvons arriver à être à la hauteur des exigences de la démocratie. Comme je l’ai dit, il faut posséder de fines capacités d’analyse. Comment on arrive à cela? C’est clairement en pratiquant l’analyse. À cet égard, les résolutions de problèmes, en mathématiques ou en physique, par exemple, constituent d’excellents entraînements. D’autre part, il faut aussi beaucoup de connaissances générales pour que nos synthèses soient nuancées. Ici, c’est encore plus simple: il faut enseigner la connaissance du monde la plus riche possible (sociologie, biologie, etc.) incluant la connaissance de la nature humaine (littérature, psychologie, philosophie, etc.). En résumé, pour avoir les capacités intellectuelles requises, ça prend de l’éducation au sens scolaire. Le jour où chacun sera suffisamment bien éduqué, la politique ne sera plus une affaire de slogans, d’image et d’attaques personnelles mais bien une affaire de discussion réfléchie et d’arguments.