Jusqu’à présent, j’ai montré que le blâme et, de façon générale, les règles morales sont des mécanismes qui nous aident à mieux vivre parce qu’ils fournissent des expériences qui contribuent à modifier nos émotions de façon à faire de meilleurs choix. Toutefois, parfois le blâme et les autres punitions ne peuvent nous aider à mieux vivre. Pour s’en convaincre, il suffit de remarquer qu’il existe beaucoup de prisonniers qui, une fois sortis de prison, récidivent. En effet, l’isolement impliqué par la peine de prison est souvent compris comme étant une punition visant à enlever le goût de poser de nouveaux actes criminels. Dans le cas des récidivistes, la punition n’a clairement pas fonctionné à les faire changer. De façon plus générale, les punitions ont parfois l’effet opposé de l’effet escompté: elles amènent le fautif à détester l’ordre moral. Dans tous ces cas, ça prend donc plus que le blâme pour réussir à maximiser notre bien.