Nous avons vu (no.45) que le blâme aide à maximiser le bien. Il le fait en décourageant certaines actions réputées néfastes. Or, je crois que le blâme peut jouer ce rôle dans un contexte déterministe. En effet, le blâme n’est pas nécessairement l’expression du fait que la personne libre a fait le mauvais choix. Le blâme peut être compris comme un mécanisme déterministe visant à fournir une expérience désagréable qui est de nature à faire changer les émotions. Revenons à l’exemple du vol. La personne qui vole un pain le fait parce que ses émotions la mènent à le faire (peut-être sa faim est-elle rendue très forte). Cependant, quand cette personne est prise en flagrant délit, elle subit les reproches de toute la société et elle est condamnée à des travaux communautaires. Ces conséquences sont fort désagréables et sont associées au fait de voler. Finalement, cette expérience fera changer les émotions futures de la personne. De fait, la prochaine fois que la tentation de voler se présentera, l’émotion qui mène à vouloir voler sera probablement contrebalancée par celle lui permettant de résister. La personne va donc essayer de trouver d’autres moyens d’assouvir sa faim (peut-être par l’appel à la charité). Dans ce cas, le blâme a donc permis de maximiser le bien social en faisant vivre au voleur des expériences qui l’ont mené à modifier ses priorités d’action. Bref, puisque le blâme peut jouer son rôle de régulateur des actions mauvaises même à l’intérieur d’un contexte déterministe, il s’ensuit que le libre-arbitre n’est pas important pour maximiser le bien.