20. Néanmoins, le recoupement avec l’observation des bébés permet d’arriver à une liste assez convaincante des principaux besoins.

Puisque les besoins dont nous parlons sont innés, alors cela implique que les bébés aussi sont motivés à chercher à les combler. Cependant, puisqu’ils ont moins de vécu ils sont moins complexes. Par conséquent, les moyens qu’ils ont de satisfaire leurs besoins ne peuvent pas être aussi variés que les moyens entrepris par un adulte. Il résulte de tout cela qu’on peut plus facilement arriver à comprendre nos besoins innés en observant les bébés que les adultes, même si, théoriquement, les deux méthodes doivent arriver à des résultats identiques. Quoiqu’il en soit, voici les résultats des travaux de Joseph Lichtenberg. Il identifie cinq ensembles de besoins.

Tout d’abord, il y a le besoin de régulation de la physiologie. Il s’agit du besoin de cesser de ressentir les signaux pénibles en lien avec nos exigences physiologiques: boire pour arrêter la soif, dormir pour arrêter la fatigue, faire pipi pour arrêter l’envie de le faire, etc. Ce sont les besoins les plus simples.

Il y a ensuite les besoins de sensualité et de sexualité. Quand on embrasse une autre personne, ça fait du bien parce que ça comble ce besoin de sensualité. Le besoin de sexualité est le même mais dans une dimension spécifiquement orgasmique. L’état affectif qui nous suggère de satisfaire ces besoins est souvent nommé «désir» (au sens étroit de «désir d’être touché», par exemple).

Ensuite, il y a les besoins d’exploration et d’affirmation. Quand on examine un nouveau stimulus, ça fait du bien parce que ça comble ce besoin d’exploration. Pour les bébés, ce besoin peut être comblé en regardant des visages, par exemple. Pour les adultes, écouter un nouveau disque pourrait combler ce besoin. Quand on réussit une tâche où on se sentait mis au défi, ça fait du bien aussi parce que ça comble ce besoin d’exploration; on se sent compétents. Pour les bébés, ce besoin peut être comblé en mettant une forme carrée dans un trou carré, par exemple. Pour les adultes, réussir un mot croisé ou monter l’Everest peut combler ce besoin. Quand on affirme nos préférences, ça fait du bien parce que ça comble un besoin d’affirmation; on se sent autonomes. Pour les bébés, dire non aux souliers afin de pouvoir avoir les bottes comble clairement ce besoin. Pour les adultes, ce besoin pourrait être comblé en vivant en accord avec ses idéaux politiques.

Puis, il y a les besoins d’attachement. Quand on se fait sourire, ça fait du bien parce que ça comble ce besoin d’attachement: on se sent aimé. Quand on se sent compris par quelqu’un, ça fait du bien aussi parce que ça comble ce besoin d’attachement. Pour un bébé, quand le parent décode ses gestes, son besoin de se sentir compris peut être comblé. Pour les adultes, ce besoin est peut être comblé quand on raconte à un ami les frustrations de notre journée. Quand on se sent apaisé, ça fait du bien encore parce que ça comble ce besoin d’attachement. En effet, à la base, c’est dans la relation à la mère que l’on est apaisé. Mais graduellement le sentiment d’apaisement peut se transférer sur d’autres objets. Pour les bébés, sucer leur pouce peut combler ce besoin (ils y retrouvent un apaisement rappelant la tétée). Pour les adultes, manger un bon morceau de gâteau pourrait aussi le combler (ils y retrouvent aussi un apaisement rappelant la tétée).

Enfin, il y a les besoins aversifs, c’est-à-dire les besoins qui nous mènent à vouloir exprimer aux autres que certains de nos autres besoins sont insatisfaits. Quand on crie notre malaise, ça fait du bien parce que ça comble un besoin aversif. Pour les bébés, pleurer parce qu’on a faim est clairement une réponse à ce besoin. Pour les adultes, proférer des menaces de mort pourrait aussi combler ce besoin. Quand on fuit devant une menace, ça fait du bien aussi parce que ça comble un besoin aversif. Pour un bébé, ce besoin pourrait être comblé en se détournant du regard d’un parent mal ajusté, par exemple. Pour les adultes, partir planter des arbres pour l’été pourrait aussi être une réponse à ce besoin.

En résumé, chaque état affectif est un guide aidant à satisfaire l’un ou l’autre de ces cinq ensembles de besoins.

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