Il est aussi possible d’imaginer que les instructions soient passagères. De fait, si je suis déjà apeuré par l’obscurité, par exemple, il est possible que je sois plus facilement apeuré par autre chose, par exemple par le bruit d’une branche qui craque. La tension dans laquelle je me trouve a ainsi joué le rôle d’une instruction temporaire. En temps normal, je n’ai pas cette instruction relative aux bruits de branches, mais pendant le temps où je vis la peur de l’obscurité, je l’ai. On a coutume d’appeler «humeurs» ces instructions temporaires. Dans mon exemple, je suis d’humeur nerveuse. De la même façon, être de mauvaise humeur n’est pas être disposé à toujours ressentir de la colère quand on m’approche, c’est être disposé à le faire maintenant, pour diverses raisons. Ce qui est intéressant est que les humeurs peuvent être les résidus d’émotions, comme dans l’exemple des bruits de branches. Dans cet exemple, la peur est à la fois l’émotion produite par l’obscurité et l’humeur qui en résulte. Nous reviendrons plus tard (no.17) sur ce point.
Au fond, du point de vue du cerveau, si les émotions peuvent amener des instructions temporaires c’est parce qu’elles impliquent l’action de divers neurotransmetteurs qui ont pour effet de changer la composition chimique du cerveau. Cette observation nous permet de déduire que les autres changements de la chimie du cerveau peuvent aussi être responsables d’instructions temporaires. Ainsi, les drogues, légales ou non, ne font rien de plus que cela: donner des instructions temporaires. De fait, le junkie qui prend sa dose d’héroïne change la chimie de son cerveau, cela produit des instructions temporaires, et donc il est plus disposé à ressentir des émotions douces pendant quelques minutes. La même chose se produit avec les autres changements chimiques que nous vivons (exercice physique, SPM, etc.). En résumé, suite à différents événements (émotions, drogue, etc.) nous pouvons contenir des instructions temporaires.
. . . . . . . . . . . . 100 phrases . . . . . . . . . . . . . . . . . . pour changer le monde . . . . . . 