La démocratie est ce qu’on en fait

Les mesures d’austérité mises en place par le gouvernement québécois ont commencé à susciter certaines manifestations d’opposition dans les rues de Montréal et d’ailleurs au Québec. Malgré cela, j’entends souvent les gens autour de moi émettre des commentaires sceptiques quant à la portée que peuvent avoir ces manifestations. À ceux-là j’ai envie de répondre que la démocratie est ce qu’on en fait.

Pour penser la démocratie, j’aime bien la notion de «prophétie auto-réalisante». Si les gens croient que la démocratie est une blague, une façade visant à amadouer le peuple, alors ils ne s’y investiront pas. Ils laisseront les élus prendre les décisions que ceux-ci auront trouvées préférables (pour qui?). En privé, les gens vont ensuite se fâcher en déplorant le fait qu’ils n’aient pas plus de pouvoir. Quand les gens ont cette croyance, la démocratie est effectivement une blague, une façade visant à amadouer le peuple. La prophétie s’est réalisée.

À l’opposé, si les gens croient que le peuple détient le pouvoir, s’ils croient qu’ils peuvent faire changer les choses alors ils vont s’investir dans leur démocratie. Ils vont se mobiliser, ils vont bloquer les rues pour manifester leur opposition, ils vont occuper les espaces stratégiques. En public, les gens vont affirmer que ce sont eux, la source du pouvoir. Quand les gens ont cette autre croyance, le peuple détient effectivement le pouvoir. La prophétie s’est réalisée à nouveau.

Vous trouvez que j’exagère? Que ce n’est pas si simple? Je vous invite à penser à ceci : que ferait le gouvernement si 2 millions de personnes étaient dans les rues de Montréal? Il s’inclinerait, peu importe la revendication des gens. C’est d’ailleurs avec la conviction que le peuple détient le pouvoir que les gens réussissent à se mobiliser pour faire tomber les dictatures ou pour provoquer des changements sociaux profonds. Il n’y a pas d’armée qui peut faire face à 2 millions de personnes déterminées à imposer leur volonté.

À ce sujet, j’aimerais vous suggérer une petite lecture pour la saison froide. Il s’agit de l’Histoire populaire des États-Unis de Howard Zinn. Dans ce livre, l’histoire est racontée du point de vue des opprimés de toutes les époques (autochtones, femmes, noirs, ouvriers…). S’il y a une leçon qui se tire de cette lecture, c’est bien le fait que toutes les améliorations de la condition de ces opprimés ont été impulsées par des gens qui croyaient en leur pouvoir et qui se mobilisaient pour l’exercer.

Convaincus? J’espère vous voir à mes côtés dans les prochaines manifestations contre l’austérité. «Un peuple uni jamais ne sera vaincu!»

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